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9 oct. 2008

Souleymane Mboup

Un pharmacien colonel sur le champ de bataille contre le sida.

Pour un « Africain du siècle », le professeur Souleymane Mboup est curieusement inconnu du grand public. Pas la moindre indication sur lui dans le Who's Who international. Et presque rien dans les archives, généralement fournies, de Jeune Afrique, si l'on exclut un entretien qui remonte à 1991. Les moteurs de recherche d'Internet semblent également ignorer l'existence d'un homme dont les travaux ont été pourtant publiés dans les revues scientifiques les plus prestigieuses, telles que Science et Nature, et qui a beaucoup fait, au plan mondial, pour la recherche sur le sida. En cette fin de siècle, les chercheurs qui cherchent ne manquent pas. Mais les chercheurs qui trouvent ?
Souleymane Mboup appartient à cette race-là. Ce Sénégalais de 49 ans et sa dynamique équipe de l'hôpital Le Dantec, à Dakar, ont été les premiers au monde à décrire, en 1985, le VIH 2. Il avait à peine 35 ans. Par le sérieux de ses travaux, ce « pharmacien colonel » de l'armée sénégalaise, agrégé de bactériologie et de virologie, a ouvert un nouveau champ de recherche sur le sida. Il a non seulement reconstitué l'histoire naturelle du virus, mais aussi démontré que, dans la population asymptomatique, le taux de progression du VIH 1 est beaucoup plus rapide que celui du VIH 2.
D'un naturel timide, mais éternel sourire aux lèvres, le professeur Mboup a, en dépit de l'originalité de ses travaux, le triomphe modeste. Et, surtout, la tête sur les épaules : « On peut faire des recherches en Afrique et obtenir des résultats respectés mondialement, à condition de le faire en collaboration avec l'extérieur. » Informé du choix de la rédaction de Jeune Afrique, il laisse éclater sa joie : « J'en suis honoré à titre personnel, mais également pour mes collaborateurs, ma famille et mon pays. Mais c'est aussi, pour nous, une invitation à faire plus d'efforts, en dépit du manque de moyens. Chacun de nos résultats doit être pris avec beaucoup de considération, parce qu'ils ont, bien souvent, été obtenus dans des conditions difficiles... »

Source : http://www.jeuneafrique.com/jeune_afrique/article_jeune_afrique.asp?art_cle=LIN28123soulepuobme0

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